Retour sur l'affaire Ingrid Betancourt

Publié le par Union pour le communisme

Cet article, avec bien d'autres, est à paraître dans le prochain numéro du " Drapeau Rouge ".


Leurs otages et les notres

Tous les béni-oui-oui ont versé une petite larme pour la libération de Bétancourt. Cette dernière, sourire aux lévres - elle semble en meilleure santé après 6 ans avec les FARC que n'importe qui passé un mois dans une prison française - est prête à continuer sa carrière de politicienne bourgeoise, au service des riches et des puissants. Au 20h, on l'a voit tenir affectueusement la main de Sarkozy, tout en remerciant Dieu et le fasciste Uribe pour sa libération. Les prolétaires sont invités solennellement à communier avec tout ce beau monde.


Salah Hamouri ne bénéficie pas de ce traitement. Jeune franco-palestinien membre des Jeunesses du FPLP (Front Populaire de Libération de la Palestine - gauche nationaliste), il vient d'être condamné par un juge israélien à 7 ans de prison ferme. Son crime ? Membre d'une organisation interdite, il aurait envisagé l'assassinat d'un dignitaire religieux du parti raciste de l'extrême-droite sioniste Shass, connu pour considérer les arabes comme des sous-hommes. Pour délit d'opinion et d'intention, il est jeté en prison, soumis à la torture blanche, puis condamné à croupir de longues années en cellule.

 

Les gouvernants et les chefs de partis se sont offusqués de l'enlèvement par la guerilla palestinienne du jeune soldat franco-israélien Gilad Shalit. Soldat, il avait le droit non seulement d'envisager, mais de perpétrer des assassinats en toute impunité.

 

Certains français semblent donc moins français que d'autres. Bétancourt et Shalit ont le droit à un soutien sans faille de la diplomatie française. Salah Hamouri, tombé entre les griffes de malfaiteurs d'une toute autre envergure que les FARC, lui, n'en a aucun. La France s'est cantonnée à prendre position « pour un procès équitable », comme si une Justice d'occupation pouvait être équitable !

 

En Colombie même, des centaines de prisonniers politiques croupissent dans les prisons. Des milliers d'autres militants, pas des guerilleros mais de simples syndicalistes et progressistes, n'ont pas eu cette chance. La balle qu'ils ont reçu dans la nuque de la part des groupes militaires, policiers ou paramilitaires n'a pas fait la une des journaux français. Bétancourt, Sarkozy et leurs amis n'ont pas eu un mot pour eux - ou si peu.  C'est que la balle qu'ils ont reçu était certifiée « démocratique ».

 

Deux poids, deux mesures, donc. Les impérialistes ont le droit, en Palestine comme en Colombie, de prendre des otages, d'enfermer et de tuer sans jugement, de créer des délits d'opinion. C'est républicain, et conforme aux règles internationales. Lorsqu'ils emploient les mêmes méthodes, mais de façon bien moins systématique, les opposants à cet ordre mondial sont présentés comme d'affreux barbares. Même si, nous, communistes, n'avons certes pas grand chose à voir avec une organisation dégénérée comme les FARC, par exemple.

 

Et ce n'est pas qu'en Palestine ou en Colombie qu'il y a des enlévements. Marina Petrella, voici le nom d'un autre otage encore. Militante italienne qui a abandonné la lutte armée depuis bien longtemps et bénéficié de la « doctrine Mittérand », elle a été enlevée par la police française, au profit de l'Italie de Berlusconi qui n'en a pas fini de faire payer le prix fort à tous les militants des « années de plomb ».

 

Salah Hamouri, Marina Petrella, les centaines d'anonymes emprisonnés en Colombie : quelques uns des otages dont Sarkozy n'a que faire. Normal : il fait partie des geoliers.

 

Liberté pour tous les otages de la bourgeoisie !
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